Lourdes juillet 2018
Pèlerinage du Diocèse de Nice à Lourdes 2018
Conférence du Père Laurent ISNARD, prêtre du Diocèse de Nice.
Lourdes, Salle Saint Jean XXIII, Mercredi 4 juillet 2018, 15h30.
Comme nous sommes dans la salle en l’honneur du bon pape Jean (Jean XXIII), je vais commencer par vous raconter quelques anecdotes humoristiques à son sujet :
A) On raconte qu’au cours d’un dîner officiel, il se trouvait à côté d’une femme avec un décolleté très plongeant. A la fin du repas, on fait circuler les fruits. Prenant une pomme, il l’offre à sa voisine.
« Merci, mais je n’en veux pas, dit-elle
- Prenez-là, j’insiste.
- Mais pourquoi ?
- Parce que c’est seulement en mangeant la pomme qu’Ève s’aperçut qu’elle était nue. »
B) Peu avant d’entrer en conclave qui devait l’élire pape, le cardinal Roncalli (futur Jean XXIII) entendit cette remarque faite à son propos :
- « Mon Dieu qu’il est gros !
- Oh, vous savez, répondit-il jovialement, un conclave n’est pas un concours de beauté. »
C) A un diplomate qui lui demandait combien de personnes travaillent au Vatican, le pape Jean XXIII répondit : « Oh, pas plus de la moitié ! »
C’est sur cette touche que nous commençons notre entretien.
(DÉBUT)
Dans notre entretien d’aujourd’hui, je vais m’appuyer sur la parole de la Vierge Marie « Faites tout ce qu’il vous dira » qui est le thème de cette année à Lourdes. Nous allons cheminer à travers ce beau texte des noces de Cana. Ce texte a beaucoup à nous apprendre sur la manière d’agir de la Vierge Marie. Pour travailler ce thème, je me suis appuyé également sur l’exhortation apostolique du Pape François « Gaudete et exultate » qui est un texte que je vous recommande particulièrement.
LE TEXTE DES NOCES DE CANA se situe dans l’Évangile selon Saint Jean au début du chapitre deux. Il est précédé par deux événements importants :
- le baptême de Jésus par Jean-Baptiste et
- les premiers disciples qui suivent Jésus.
Avant d’aborder les noces de Cana, j’aimerai vous présenter ce deuxième évènement De ces deux disciples, seul le nom d’un d’entre eux nous est rapporté, il s’agit d’André. L’autre disciple ne nous est pas connu, il s’agit certainement de l’apôtre Jean.
I. RENCONTRE ET CONVERSION
[ANDRE ET PIERRE]
André après avoir suivi Jésus va en parler à son frère Pierre, dans le langage actuel nous disons qu’il est en train d’évangéliser ! Ce terme nous fait souvent peur, car nous croyons qu’évangéliser c’est faire du prosélytisme. Et finalement d’un côté il y a ceux qui se taisent trop souvent, qui n’osent pas parler de leur foi, au nom de la tolérance. Il y a d’un autre côté des personnes qui n’ont pas peur de parler de leur foi et qui utilisent tout un argumentaire pour imposer aux autres leurs propres idées religieuses. Et même si ces personnes utilisent la parole de Dieu, les écrits des Papes, les actes des Conciles, le catéchisme de l’Église catholique, pour convaincre à tout prix, ce n’est bien sûr pas de l’évangélisation mais du prosélytisme à coup sûr.
En tant que prêtre, en tant que baptisé, je rêve que nous cherchions à retrouver la simplicité avec laquelle les premiers apôtres évangélisent.
Parole improvisée dite pendant la conférence et retranscrite de mémoire :
Vous savez, si nous faisons comme eux et que chacun de nous aille simplement raconter ce qu’il a vécu de beau ici à Lourdes, nous serions étonnés des répercussions que cela pourrait avoir. Nous sommes dans cette salle à peu près 80-100 personnes. Si chacun de nous racontait à 5 personnes des choses simples que nous avons vécues ici, entre 400 et 500 personnes seraient susceptibles d’être intrigués par notre expérience.
[LE REGARD DE JESUS]
André dit à son frère : « Nous avons trouvé le Messie », il vient voir qui est ce Jésus. L’écriture dit simplement que Jésus posa son regard sur lui. En regardant ce regard de Jésus sur Pierre on peut également voir le regard de Pierre. Il y a des personnes que nous rencontrons et qui du premier regard, nous savons que nous pouvons être amis avec elles. Ce premier moment entre Jésus et Simon-Pierre commence par ce regard-là. Nos histoires personnelles avec le Seigneur commencent toujours par une rencontre personnelle. Après le regard, la bouche de Jésus s’ouvre : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Kèphas ». Jésus invite Simon à un bouleversement dans sa vie, changer de nom n’est pas un acte anodin, c’est un appel à une mission spéciale. « Simon tu t’appelleras Pierre », c’est-à-dire pierre de construction, pierre à la base d’un édifice. Jésus ne dit pas à Simon-Pierre tout ce qui va se passer, comment cela va se passer et toutes les conséquences que cet appel aura dans l’histoire humaine. Nous pouvons voir une partie des conséquences de cet appel, l’Évangile s’est propagé dans notre monde, il y a de nombreux disciples dans de nombreux pays, la foi au Christ a travaillé la culture des pays où elle s’est implantée. Cela s’est fait de la même manière que Jésus l’explique dans la parabole en Mc 4,27 « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. »
[JESUS APPELLE]
Lorsque Jésus appelle, il le fait au travers d’une simple rencontre, d’un simple regard, au travers d’une parole simple et compréhensible par celui qui va l’entendre. La simplicité de Jésus se retrouve dans tout l’Évangile au travers de chaque rencontre.
Il y a ensuite cette rencontre entre Philippe et Jésus. Il est même écrit que Jésus « trouve » Philippe. Lorsque les disciples trouvent Jésus, c’est là qu’ils se trouvent eux-mêmes, que leur vie prend du sens, qu’elle devient plus attrayante, que quelque chose s’est entrouvert. C’est tellement fort qu’ils ont besoin d’en parler à ceux qui sont les plus intimes.
[HISTOIRE DE JOSEPH FADELLE]
Il y a un de nos contemporains qui a fait une rencontre fulgurante avec le Christ et qui a changé totalement le cours de sa vie. C’est un homme né en 1964 qui s’appelle Mohammed. Il est issu d’une des plus grandes familles de l’aristocratie chiite d’Irak, descendant de l’imam Ali, cousin du Prophète Mahomet. Il ignore presque tout du christianisme et on lui a appris à en avoir une aversion. A 23 ans, lors de son service militaire, il essaie de convertir son compagnon de chambre chrétien à l’Islam. Ce compagnon chrétien l’invite à lire le Coran et à se poser des questions sur ce qui y est dit dedans. Le Seigneur va alors se révéler à lui mystérieusement, dans un rêve. Mohammed se trouve au bord d’un ruisseau. De l’autre côté, se tient un personnage d’une quarantaine d’années, « d’une grande beauté » et au regard « d’une douceur infinie ». Une force mystérieuse attire le jeune musulman vers cet homme « Pour franchir le ruisseau, il faut que tu manges le pain de vie », lui déclare l’homme en lui tendant la main pour l’aider. Il en parle à son compagnon chrétien, qui l’introduit aux mystères de la foi chrétienne. Pour lui ce sera un long processus pour trouver un prêtre qui accepte de le baptiser et lui donner « le pain de vie », à savoir l’Eucharistie, le corps du Christ. La nouvelle que Mohammed, a été baptisé, finit par se faire savoir par sa famille, c’est le début de la persécution : emprisonné, battu, fouetté, torturé par sa propre famille, il fuit après que son oncle et ses frères tente de l’assassiner. Il vit aujourd’hui en exil en France avec sa femme, convertie elle aussi, et leurs deux enfants. Il a mis par écrit son témoignage sous le titre « LE PRIX A PAYER », on le trouve au format poche et se lit très facilement, je vous le recommande.
Joseph après son rêve a cherché à en savoir plus sur ce Jésus. Lui ne pouvait pas en parler ouvertement avec ses amis, car ça lui aurait amené une condamnation à mort. André, lui, peut parler ouvertement du messie à son frère Pierre. Tout le monde s’attend à ce que le Messie arrive.
[PHILIPPE ET JESUS]
Sur la route, Jésus trouve Philippe. Dans ce verbe « trouver » on entend qu’il découvre ce qu’ils voulaient avec lui pour cette grande aventure. Ce qui va retourner les la vie de Philippe ce sont deux mots, Jésus lui dit : « suis-moi ». Philippe adhère immédiatement au Christ.
[PHILIPPE ET NATHANAEL]
Il part trouver son ami Nathanaël pour partager avec lui ce qu’il a découvert : « Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les Prophètes, nous l’avons trouvé (…) » Malgré l’enthousiasme de Philippe, Nathanaël n’est pas convaincu « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? ». C’est bien souvent comme cela pour nous aussi lorsque nous témoignons de notre foi.
[NATHANAEL ET JESUS]
Pourtant Nathanaël va quand même suivre Philippe jusqu’à Jésus. Nathanaël va être regardé par Jésus et il lui adresse une parole « Voici vraiment un Israélite : il n’y a pas de ruse en lui. » Nathanaël est intrigué car il se demande comment Jésus peut connaître qui il est. Il a le courage de lui demander : « D’où me connais-tu ? » C’est à travers cette rencontre que ses doutes s’en vont. Que s’est-il passé sous le figuier ? Jésus et Nathanaël savent ce qui s’est réellement passé. La réaction de Nathanaël, nous permet de deviner qu’il y faisait quelque chose que seul Dieu pouvait voir. Celui qui a exprimé le doute d’une façon très claire, va être le premier de tout l’Évangile à dire que Jésus est Dieu : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! ». La rencontre avec Jésus fait changer Nathanaël du tout au tout.
[CONVERSION DE NATHANAEL]
Nous pouvons parler ici d’une véritable conversion. Nous croyons trop souvent et à tort que nous sommes déjà convertis, parce que nous croyons en Jésus ou que nous allons régulièrement à la messe. Ma courte expérience de prêtre m’a permis de me rendre compte à plusieurs reprises qu’il existe des pratiquants non croyants. Ce n’est pas rare d’en rencontrer. Il y en a même qui sont engagés en Église.
[MANQUE DE CONVERSION]
Dernièrement on m’a rapporté cette histoire vraie concernant un membre d’une association de fidèles laïcs où il y a un véritable engagement dans la prière et la charité. Ce fidèle était la plus pratiquante de tous, il ne ratait aucune manifestation, aucune prière. A la fin d’une procession eucharistique il dit à cette personne qui m’a rapporté les faits « tu y crois toi à toutes ces conneries ? ». Lorsque nous ne cherchons pas de rencontre avec le Seigneur, il est difficile de se convertir, notre foi devient une tradition, une pièce de musée, qui n’est plus habitée par la présence de Dieu.
Heureusement pour nous, la conversion se fait souvent après avoir fait une expérience personnelle avec le Seigneur Jésus.
[CONVERSION DE SAINTE THERESE D’AVILA]
Sainte Thérèse d’Avila, en fait l’expérience. Lorsqu’elle entre à l’âge de vingt ans au Carmel de l’incarnation à Avila c’est une jeune femme brillante, coquette et admirée de tous. Elle devient Thérèse de Jésus le 2 novembre 1537 à l’âge de 22 ans. Elle passe 27 ans dans cette communauté, où elle est initiée à la tradition du Carmel. Elle s’engage sur les chemins de l’oraison. Le carmel de l’incarnation reçoit beaucoup de visites, Thérèse va être distraite par ces amitiés mondaines et abandonne la fidélité à l’oraison. Consciente de sa tiédeur, elle se rappelle la présence de Dieu. Mais rien n’y fait. Pendant douze ans, elle expérimente une division intérieure qui rend difficile la fidélité à l’oraison. Peu après avoir lu les Confessions de saint Augustin elle a, à quarante ans, sa deuxième conversion. Elle médite l’humanité de Jésus. Elle s’abandonne à Jésus, non par effort mais par amour ; elle se quitte elle-même pour se retrouver en Dieu. C’est à partir de là qu’une relation d’amitié s’instaure avec le Seigneur. Cela va la transformer en disciple du Christ. C’est lui qui l’entraine à réformer le Carmel et à mettre par écrit ce que le Seigneur lui fait comprendre de la vie spirituelle.
[CONVERSION COMME APPROFONDISSEMENT DE LA RELATION]
Comme pour la conversion de Nathanaël, Thérèse n’a pas besoin d’un grand discours sur Dieu, ni de grandes affirmations sur la foi pour la convaincre. C’est le regard de Jésus posé sur elle qui va la convertir.
Nous ne comprenons pas toujours cette importance du regard qui ne juge pas, qui relève lorsque nous sommes dans la faiblesse et qui encourage à toujours aller plus loin. Ce regard de Jésus est accompagné d’une parole de vérité sur notre relation avec le Seigneur « tu es mon ami, fais-moi confiance ».
Lorsque nous sommes vraiment amis nous pouvons nous laisser aller à dire ce que nous pensons vraiment. C’est comme ce dialogue entre sainte Thérèse d’Avila avec Notre Seigneur Jésus où celle-ci parle de toute ses difficultés et le Seigneur de répondre : « Teresa, c'est ainsi que je traite mes amis. » et elle de répondre « Ah, mon Dieu ! C'est pourquoi vous en avez si peu ! »
[CONVERSION ET SAINTETE]
La conversion c’est le chemin normal de la sainteté. Il peut arriver à une personne de rencontrer le Seigneur, elle en parle à son entourage et elle est vraiment heureuse d’avoir rencontré le Christ. Cependant nous n’avons peut-être pas encore les dispositions qui vont permettre à notre cœur de se convertir vraiment. C’est le temps que nous passerons avec le Seigneur qui aidera à nous tourner progressivement vers lui. Le Seigneur nous attend à travers nos petits pas. Ce qui est important, c’est que nous progressions lentement, peut-être, mais sûrement.
[EXEMPLE DE SAINTE THERESE DE L’ENFANT JESUS]
Sainte Thérèse de l’enfant Jésus voulait vraiment devenir sainte, elle l’a même reçu comme une grâce particulière : (citation manuscrits autobiographique A Folio 32 recto) « C'est ainsi qu'en lisant les récits des actions patriotiques des héroïnes Françaises, en particulier celles de la Vénérable JEANNE D'ARC, j'avais un grand désir de les imiter, il me semblait sentir en moi la même ardeur dont elles étaient animées, la même inspiration Céleste. Alors je reçus une grâce que j'ai toujours regardée comme une des plus grandes de ma vie, car à cet âge je ne recevais pas de lumières comme maintenant où j'en suis inondée. Je pensai que j'étais née pour la gloire, et cherchant le moyen d'y parvenir, le Bon Dieu m'inspira les sentiments que je viens d'écrire. Il me fit comprendre aussi que ma gloire à moi ne paraîtrait pas aux yeux mortels, qu'elle consisterait à devenir une grande Sainte !... Ce désir pourrait sembler téméraire si l'on considère combien j'étais faible et imparfaite et combien je le suis encore après sept années passées en religion, cependant je sens toujours la même confiance audacieuse de devenir une grande Sainte, car je ne compte pas sur mes mérites n'en ayant aucun, mais j'espère en Celui qui est la Vertu, la Sainteté Même. C'est Lui seul qui se contentant de mes faibles efforts, m'élèvera jusqu'à Lui et, me couvrant de ses mérites infinis, me fera Sainte. »
[RAPPEL DE L’APPEL COMMUN A LA SAINTETE]
La sainteté fait partie de la vie chrétienne, elle n’est pas une option, le Pape François l’a rappelé à toute l’Église dans l’exhortation apostolique « Gaudete et exsultate » (citation du point 10 qui cite le concile Vatican II, Lumen Gentium, n°11) : « tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur condition et leur état de vie, sont appelés par Dieu, chacun dans sa route, à une sainteté dont la perfection est celle même du Père ». Et cette invitation est inscrite dans toute la bible car Dieu dit : « Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint. » La sainteté est un appel du Seigneur pour nous tous.
II. SAINTETE ET MISSION
[METHODE DE MARIE AUX NOCES DE CANA]
Pour que nous puissions arriver à exercer cet appel dans nos vies, nous allons suivre la méthode de la sainte Vierge Marie à Cana.
- Contemplons comment elle agit. Nous sommes à un banquet de Noces, il est déjà bien entamé. La Vierge Marie se rend compte qu’il y a un manque. Elle est terriblement préoccupée par ce manque. Si les noces se passent mal, il peut y avoir des conséquences maintenant et de manière différée dans le futur de ce couple. Les deux familles risquent de se déchirer à cause de cet évènement.
La Vierge Marie va voir le manque. Elle ne reste pas les bras croisés en se disant « les pauvres ! La fête va être gâchée ». Le génie de la Vierge Marie est d’accompagner la gestion du manque. Elle est consciente que la situation est pressante et qu’il n’y a pas de solution alternative. Donc elle a le courage d’aller vers Jésus et de lui dire la situation. Elle n’est pas en train de faire de long discours, elle dit seulement « ils n’ont pas de vin ». La réaction de Jésus, peut nous sembler disproportionnée. Jésus comprends la demande faite par sa mère, c’est-à-dire d’opérer un miracle. Il voit aussi que son intention est droite et qu’elle a une confiance totale. Marie fait ce que nous sommes appelés à faire, c’est-à-dire de prier sans douter qu’elle soit exaucée.
[JESUS DIT NON]
La réponse de Jésus « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » est une réponse qui veux dire NON. Jésus dit non à sa mère. Il a une bonne raison à cela, ce n’est pas le moment.
Une amie évangélique, me disait un jour que Marie avait au niveau biblique très peu d’importance. Et que Jésus même l’avait rejetée lors de cet épisode des noces de Cana et donc qu’il nous fallait faire comme Jésus en ne s’attachant pas à Marie et suivre seulement Jésus.
Cette réflexion ne me semble pas pertinente pour deux raisons : la première étant que nous connaissons la raison du refus : « mon heure n’est pas encore venue » et la deuxième est simple puisque Jésus opère le miracle qu’a demandé sa mère. Donc s’il fait ce que sa mère lui demande, elle n’est pas du tout rejetée par lui. Nous devons donc faire attention à l’interprétation par d’autres.
[CONFIANCE INEBRANLABLE DE LA VIERGE MARIE]
Cette confiance de la Vierge Marie envers le Seigneur est une clé de lecture. Elle est forte cette femme qui devant le refus de son fils continue à faire confiance. Elle dit aux servants : « Faites tout ce qu’il vous dira ». Elle sait que sa demande est bonne, qu’elle est constructive pour ceux qui sont là, qu’il faut agir. La Vierge Marie est vraiment le disciple de l’action et ce que nous savons d’elle nous donnent plusieurs exemples. Lorsque l’ange vient la visiter, elle est totalement disponible aux imprévus du Seigneur, en disant à l’ange « comment cela va-t-il se faire ? » elle nous montre qu’elle ose demander des explications à l’envoyé du Seigneur. Elle est celle qui n’hésite pas à aller voir sa cousine Élisabeth et lui donner un coup de main pendant trois mois. Elle prend l’initiative de dire à Jésus « pourquoi nous as-tu fait cela ? » après que Joseph et elle-même le cherche trois jours durant. Marie est la femme qui ne se démotive pas lorsqu’elle estime que sa demande est bonne.
C’est par la parole de Marie aux servants « Faites tout ce qu’il vous dira » que Jésus accède à sa demande. Aussi il ordonne aux servants de remplir les cruches et ensuite de puiser dans ces cruches et en porter d’au maître du repas. C’est cette confiance dans l’amour qui va provoquer le miracle.
Par cet exemple de Marie, comment ne pas ressentir un appel à faire une confiance sans faille dans le Seigneur ? Je crois que c’est cette confiance qui peux nous aider à grandir plus vite en sainteté. Cependant pour rester ferme dans la confiance, il faut rester attaché à la demande que la Vierge Marie adresse aux servants « Faites tout ce qu’il vous dira ». Les servants qui remplissent les cruches vont être spectateurs de quelque chose d’inhabituel. Ils savent ce qu’ils ont versé et en puisant, ils se retrouvent à servir du vin. Le maître du repas « ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. » Eux qui ont accomplis ce que Jésus leur a demandé sont ceux qui vont être associés à sa mission du messie. Ils sont comme incorporés à cette mission. Comment voulez-vous que ce qu’ils ont vu ne les fassent pas réfléchir comme ceux qui vont voir un miracle de Lourdes. Entre eux, ils vont commencer à parler, pour comprendre ce qui leur est arrivé. Puis ils vont commencer à en parler à leurs proches, à leurs voisins, à des inconnus …
[LA CONVERSION NOUS ENTRAINE A LA MISSION]
Jésus à travers notre histoire de conversion nous entraîne à prendre notre part de mission dans l’histoire de notre temps. Pour comprendre notre mission comme disciples de 2018, c’est de découvrir que Jésus nous a laissé un message pour nous. Nous trouvons cette mission à la fin de chaque évangile, je ne vous cite aujourd’hui que l’invitation donnée en Mt28,19 : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples »
Ce message nous est adressé, et si nous voulons devenir saint, la Sainte Vierge en nous invitant à « faire tout ce qu’il nous dira » nous propose de participer à la vie missionnaire du Christ. C’est-à-dire que cette mission du Christ nous la fassions nôtre.
[CHEMIN DE SAINTETE ET MISSION]
Nous ne comprenons pas toujours que notre chemin de sainteté est indissociable de s’engager dans la mission du Christ. (GE§19) Pour un chrétien, il n’est pas possible de penser à sa propre mission sur terre sans la concevoir comme un chemin de sainteté, car « voici quelle est la volonté de Dieu : c’est votre sanctification » (1 Th 4, 3). Chaque saint est une mission ; il est un projet du Père pour refléter et incarner, à un moment déterminé de l’histoire, un aspect de l’Évangile.
[L’APPEL DE BERNADETTE S’ACCOMPLIT DANS CE QUE NOUS VOYONS]
La recherche de la mission que le Seigneur veut nous donner aujourd’hui à Lourdes se discerne à l’école de Sainte Bernadette. La petite bergère reçoit cette grâce de voir cette dame au cours de 18 apparitions. Lorsqu’à la treizième apparition la dame lui demande « Allez dire aux prêtres qu'on vienne ici en procession et qu'on y bâtisse une chapelle. » elle ne sait pas que 160 ans plus tard, des millions de pèlerins se seront succédés succèdent à la « grotte bénie » comme nous lisons sur les souvenirs achetés dans les magasins. Nous pèlerins de 2018, sommes parmi ceux qui avons la chance que tout soit déjà construit et en état de fonctionner. Qu’il est beau ce sanctuaire. Tout est à proximité, les nombreuses chapelles, le chemin de croix grandiose avec les personnages en taille réel, l’autre chemin de croix accessible à tous, les fontaines qui permettent de remplir les récipients que nous remporterons avec nous, il y a des cierges en libre accès. On peut assister à une messe à n’importe quel moment de la journée et même de la nuit. Il y a des prêtres en grande quantité qui peuvent t’entendre et même te confesser. Il y a des hôtels, il y a des restaurants, il y a des services hospitaliers, … il y a, il y a, … il y a aussi l’humain qui est là. L’humain qui vient chercher un réconfort et parfois une guérison. Il y a l’humain qui travaille au service des pèlerins du sanctuaire, l’humain qui travaille dans les lieux d’hébergement, tant de personnes qui sont là. Ceux qui sont au service des plus fragiles comme l’hospitalité et ceux qui se laissent toucher jusque dans leur faiblesse. Lourdes que nous connaissons en 2018 c’est tout cela et encore plus.
[CONTEMPLER L’ACTION DE DIEU]
Ce que nous venons de faire c’est contempler l’action de Dieu dans l’histoire humaine. Est-ce que nous devons manquer de confiance parce que nous voyons notre société qui s’effondre ? nos églises qui se vident ? nos enfants et nos petits-enfants, notre famille, qui ne suivent plus la foi ? Continuons à faire confiance en Dieu. Jésus a dit à Pierre en Mt16,18 : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. » Cette parole devrait nous entraîner à faire une confiance sans faille en Dieu. Sois ce que dit Jésus est vrai, et alors la foi qui s’effondre en France et dans l’occident est à voir comme une opportunité pour vivre notre foi d’une manière nouvelle, puisqu’il nous aidera à cela. Sois ce que Jésus dit est faux, alors finalement, cela ne sert à rien de croire.
Notre histoire de France devrait nous conforter. Après la révolution de 1789, la destruction d’églises et de monastères, le meurtre de milliers de prêtres et de religieuses ainsi que beaucoup de fidèles ont été assassinés il y a dans le XIXe siècle tout un renouveau qui va se produire. Des vocations nombreuses, la reconstruction de monastère comme à Lérins et va émerger beaucoup de figures de sainteté. C’est un siècle où la foi va se refonder dans la société à travers notamment des saints laïcs qui prennent au sérieux les paroles du Christ. Nous pouvons noter le bienheureux Ozanam qui s’est préoccupé des plus pauvres ou la vénérable Pauline Jaricot qui apporte des réponses aux besoins spirituels de son temps et prends soins de famille de la classe ouvrière ou encore les saints Louis et Zélie Martin, les parents de Sainte Thérèse de l’enfant Jésus qui ont vécu une vie ordinaire dans la sainteté. Il y a bien sûr d’autres visages de sainteté qui émergent dans la vie religieuse et parmi le clergé. N’ayons pas peur que tout s’effondre, le Seigneur est là pour nous aider à tout relever. Il nous demande seulement d’avoir confiance en ses paroles et de faire ce que nous pouvons. Nos manques de confiance le peine véritablement. Dans le petit journal de Sainte Faustine (Jal QIII.374) Jésus lui dit : « Les péchés de manque de confiance sont ceux qui me blessent le plus douloureusement. Quand une âme s’approche de moi avec confiance, je la comble d’une telle quantité de grâce qu’elle ne peut la contenir en elle et la rayonne sur les autres âmes. »
Nous avons tout à gagner à faire confiance au Seigneur.
[COMPRENDRE NOTRE MISSION]
Pour comprendre là où le Seigneur nous demande d’agir nous devons prendre conscience que le Seigneur a mis en nous une mission. Cette mission précise nous la recevons lors de notre baptême. Une parole du Christ qui m’a beaucoup marqué et qui m’a aidée à chercher ma mission est « le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » Pour travailler ce monde, le Seigneur a besoin d’ouvriers au service de la moisson (Mt9,38). Qui veut bien devenir ouvrier du Seigneur ? Nous sommes tous appelés à l’être mais est ce que nous prenons au sérieux cet appel du Seigneur pour nous ? D’autres ont pris leur place dans l’histoire, pourquoi pas nous qui sommes ici ? C’est le désir du Seigneur et quelque part c’est l’appel à un renouveau de notre Église en France. De nombreux diocèse se mettent en marche pour que nous devenions un peuple missionnaire. Le processus missionnaire que le Diocèse de Nice a entrepris à travers « MISSION AZUR » est dans cette dynamique. Frères et sœurs retrouvons le sens de la mission, de notre propre mission, celle que nous avons reçu à notre baptême.
[EXEMPLE DE MARCEL VAN]
Marcel Van, un jeune Vietnamien qui a vécu au 20e siècle et qui est mort jeune était dans un dialogue continuel avec le Seigneur. Son processus de béatification est en cours. Son histoire et ses écrits sont édités et ces ouvrages nous relatent les dialogues qu’il avait avec le Seigneur. Je désire vous en partager un extrait car ils peuvent nous encourager. Dans les dialogues avec le Seigneur, Jésus lui parle à plusieurs reprises de la France. Il lui dit combien il aime ce pays. Il dit aussi qu’il rétablira son amour sur la France et qu’à partir de ce pays « Son règne d’amour » s’étendra à nouveau. Donc faisons confiance que le Seigneur veille au grain. Et nous-mêmes, jouons le jeu du Seigneur en prenant au sérieux de travailler à notre mission. Si nous pensons que nous n’y arriverons pas alors imitons l’audace de la Vierge Marie à Cana et écoutons-là lorsqu’elle nous dit « Faites tout ce qu’il vous dira ».
[PRENDRE AU SERIEUX LES PAROLES DU CHRIST]
Nous nous demandons toujours comment agir concrètement comme chrétien. La Vierge Marie nous invite à prendre au sérieux les paroles de ce son fils, c’est-à-dire à les appliquer concrètement dans nos vies. C’est l’invitation que nous fait le sanctuaire de Lourdes cette année à travers l’invitation que la Vierge Marie adresse aux servants. Il n’y a bien sûr personne qui va nous forcer à accepter cette invitation. Cependant l’expérience des servants nous montre, qu’à partir du moment où ils exécutent la parole du Seigneur, qu’ils mettent de l’eau dans ces jarres, qu’ils puisent l’eau transformée en vin et qu’ils portent au maître du repas, ils ont le privilège de contempler comment le Seigneur agit. Cette invitation si nous l’acceptons est de nous associer à l’action du Seigneur, de se laisser surprendre par lui au quotidien, de donner à la grâce de Dieu la première place. Nous avons le droit de laisser à d’autres notre place, mais quel gâchis. Laisser de côté notre mission auprès du Seigneur, c’est aussi quelque part ne pas laisser notre empreinte en ce monde. On peut se désoler de ne pas pouvoir devenir saint tout seul mais ce n’est pas la manière de faire du Seigneur.
III. APPLICATION CONCRETE
[LES BEATITUDES COMME APPLICATION CONCRETE DE NOTRE FOI]
Le christ nous montre comment vivre notre mission de chrétien et de sainteté à travers les béatitudes.
Nos communautés chrétiennes doivent retrouver cette simplicité de vie relationnelle avec Jésus. Dans nos paroisses, dans notre travail, dans nos familles, nous pouvons appliquer concrètement les béatitudes au quotidien, c’est notre plan de route pour répondre à l’invitation de la Vierge Marie à « faire tout ce qu’il nous dira ». C’est notre processus missionnaire à tous.
[LA PREMIERE BEATITUDE]
L’application de la première des béatitudes est une clé pour entrer progressivement dans toutes les autres. « Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux ». Cette béatitude est bien plus qu’un programme, c’est une manière d’être, une disposition intérieure qui nous rend apte à une transformation profonde.
Le frère David Macaire, qui est maintenant évêque en Martinique, disait un jour dans une homélie : « En enfer il y aura des menteurs, en enfer il y aura des voleurs, en enfer il y aura des riches, en enfer il y aura des pauvres, en enfer il y aura même des prêtres et de évêques, … mais en enfer il n’y aura pas de personne qui soit humble ! »
Cette première béatitude, si on la prend au sérieux, nous amène à un changement profond dans la manière de vivre notre vie. Comme saint Paul nous appelés à vivre avec un certain dépouillement et même à vouloir vivre une certaine austérité :
« J’ai appris à me contenter de ce que j’ai. Je sais vivre de peu, je sais aussi être dans l’abondance. J’ai été formé à tout et pour tout : à être rassasié et à souffrir la faim, à être dans l’abondance et dans les privations. Je peux tout en celui qui me donne la force. » (Ph4,11-13)
Vivre avec une certaine pauvreté ne veut pas dire que nous sommes appelés à vivre dans la misère. La pauvreté c’est se contenter du nécessaire pour vivre, la misère c’est manquer du nécessaire. Le problème, c’est que nous plaçons notre confiance dans nos richesses. Au contraire lorsque nous manquons du nécessaire, nous plaçons notre confiance en Dieu. Nos petites sécurités peuvent se placer dans des richesses matérielles comme le riche agriculteur qui avait eu une récolte plus importante cette année-là. Il se dit en lui-même : « Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition, pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence. » Mais Dieu lui dit : « Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ? » (Lc12,19-20).
Et Jésus de conclure par rapport à cette attitude : « Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu » (Lc12-21).
Combien de fois il nous arrive de nous placer au-dessus des autres parce que par notre intelligence nous arrivons à mieux nous en sortir, parce que nous connaissons telle personne qui est bien placée et qui va nous faire passer devant tout le monde ou encore au niveau spirituel lorsque nous nous croyons au-dessus des autres parce que nous croyons recevoir des grâces spéciales.
Souvent au même moment que nous sommes attachés à ces richesses-là, nous sommes attachés excessivement à notre image. Nous souffrons dès qu’on nous fait une réflexion. Nous n’aimons que quelque chose puisse ternir notre image, celle qu’on s’imagine de soi-même.
La solution est de ne pas rechercher ni davantage la santé que la maladie, la richesse que la pauvreté, l’honneur que le déshonneur, une vie longue qu’une vie courte et ainsi de suite pour tout le reste » (§69). C’est une indifférence en accueillant humblement ce que le Seigneur permet dans ma vie.
[LA DEUXIEME BEATITUDE]
Cette disposition qui est un « cœur humble et généreux » nous place automatiquement dans le flot de la grâce de Dieu. Nous sommes comme inclus dans la grâce du Seigneur. Nous pouvons y puiser, nous y ressourcer et en faire bénéficier les autres. Et cela nous amène naturellement à accueillir la deuxième béatitude « Heureux les doux, car ils possèderont la terre ». Je dis naturellement parce qu’un cœur dépouillé reçoit comme richesse d’aimer comme le Seigneur : « je suis doux et humble de cœur » (Mt11,29)
Comment être doux dans notre monde d’aujourd’hui ? La plupart du temps nous allons répondre à de l’agressivité par une autre agressivité.
Lorsque je suis en voiture et que je conduis, je pense souvent à un pèlerin qui est avec son épouse ici dans cette notre salle aujourd’hui. Les quelques fois où je suis monté dans leur voiture et que ce pèlerin était en train de conduire, j’ai toujours été touché par sa manière d’être bon avec tous, il anticipe les personnes qui vont passer au passage piéton, lorsqu’un véhicule force le passage, il ne réclame pas la priorité à coup de klaxons bien appuyés, il ne répond jamais par des mots grossiers, je ne l’ai jamais vu agressif au volant. J’ai remarqué combien son attitude apaisait les autres conducteurs étant doux et souriant envers chaque personne.
La douceur est toujours accompagnée de tact, de tendresse, d’une réelle amitié. Il y a aussi cette histoire qui m’a beaucoup touchée. Lorsque j’étais séminariste, nous étions partis en pèlerinage sur les pas de Jean-Paul II avec quelques paroissiens et leur curé. J’ai appris récemment le décès d’un des paroissiens et cette nouvelle m’a beaucoup émue. Son épouse a prévenu leur ancien curé, puisqu’il n’est plus en France. Celui-ci a eu cette délicatesse d’être à l’écoute de la détresse, mais plus encore d’y communier en n’hésitant pas à venir pour les funérailles. La douceur va bien au-delà d’une apparence, elle se concrétise dans la vie par des liens relationnels qui s’approfondissent toujours.
Lorsque je suis chez les petites sœurs des pauvres et que je vois chez mes sœurs ce regard de tendresse pour les personnes âgées dont elles s’occupent. Lorsque je vois combien elles mettent d’amour pour chercher à ce que les personnes accueillis se sentent chez elle, je me dis que la douceur c’est aussi cela.
[LA TROISIEME BEATITUDE]
C’est seulement la douceur qui peut nous aider à mettre en place la troisième béatitude « Heureux les affligés, car ils seront consolés. » parce que le Seigneur nous appelle à prendre son relais en consolant les affligés.
Rappelons-nous l’histoire de Naomie 22 ans. Elle appelle les secours en décembre dernier. La dame du SAMU ne la prend pas au sérieux et même elle se moque d’elle. Naomie mourra quelques heures plus tard.
Toi pèlerin, sois plus rapide à écouter et à comprendre qu’à donner des conseils. Deviens quelqu’un qui va consoler les détresses humaines en étant proche comme le Christ se fait proche des plus fragiles. Sois la consolation du Christ comme le bon samaritain qui se fait proche du blessé en mettant sur ses plaies de l’huile et du vin et en l’amenant chez l’aubergiste pour qu’il se rétablisse.
[LA HUITIEME BEATITUDE]
Lorsque nous avons vécu toutes ces béatitudes, nous sommes tout disposés à vivre cette béatitude ultime : « Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des cieux est à eux ». Notre avancée spirituelle n’exclue pas la persécution, cependant elle n’a pas à être recherchée.
IV. CONCLUSION
En conclusion, je vais vous rappeler en quelques paroles le parcours que nous venons de faire :
- La première partie de l’entretien montrait que la rencontre avec le Seigneur change notre existence. C’est un bouleversement tellement profond qui fait que je ne peux pas me taire. Je reçois en même temps une mission personnelle pour ce monde.
- La deuxième partie montrait que sainteté et mission sont indissociables. La méthode de la sainte Vierge c'est de « faire tout ce qu’il lui dira » et de faire confiance.
- La troisième partie montrait que notre conversion nous pousse à nous engager dans un processus missionnaire. Nous voulons imiter le Christ en approfondissant notre chemin de sainteté à travers les béatitudes.
[Partie rajoutée en cours d’entretien, mon histoire personnelle ci-dessous, était écrite plus haut]
Mon histoire personnelle est également marquée par ce cheminement car :
Lorsque j’ai fait cette rencontre personnelle avec le Seigneur, c’était en décembre 1995, j’avais 21 ans. J’ai su en un en instant que Dieu existait et que Jésus était le Fils de Dieu. J’ai su qu’il me faisait confiance et qu’il m’aimait. Puis j’ai vécu ma vie en cherchant le Seigneur, en le priant, en lisant la bible. C’est à 27 ans, en 2001, lors d’un pèlerinage en Terre Sainte que tout va basculer. Je vais prendre conscience que Jésus est mon sauveur et qu’il avait payé de sa vie pour moi. Cette rencontre plus profonde a bouleversé mon cœur. Au retour de Terre sainte, je n’avais plus les mêmes projets, j’ai commencé à aller tous les dimanches à la messe et à m’engager dans un groupe de jeunes de l’Église.
Je sais que lorsque nous faisons cette rencontre intime avec le Seigneur, cela nous change et nous rend capable de bien des choses. Ce que je souhaite, c’est que nous ayons le désir de ce profond changement. Qui que nous soyons, nous sommes appelés à être ces disciples missionnaires. Nous ne le deviendrons pas parce qu’il faut le faire, mais parce que notre relation avec le Seigneur nous entraîne à le vouloir. Le temps que nous consacrons avec le Seigneur permet à la présence du Seigneur d’habiter en nous. La confiance que nous aurons avec le Seigneur permettra au Seigneur de pouvoir agir à travers nous. Rappelons-nous toujours que c’est les petits pas guidés par la douceur qui nous font le plus avancer.
« Faites tout ce qu’il vous dira » est le message que la Vierge Marie nous adresse pour nous donner l’audace de mettre en place les paroles du Christ dans nos vies. Amen !
Date de dernière mise à jour : lundi, 06 novembre 2023